Scandale VW : vers des dommages financiers collatéraux en Chine ?

L’affaire VW et ses moteurs diesel truqués pourrait prendre une tournure nouvelle avec de possibles dommages collatéraux en Chine, ce qui le cas échéant pourrait nuire fortement au groupe allemand, ce dernier étant en effet leader des constructeurs automobiles étrangers dans l’Empire du Milieu.

Les choses se corsent en effet puisque Volkswagen a annoncé lundi 12 octobre le rappel de près de 2 000 de ses véhicules en Chine  dans le cadre du scandale des moteurs diesel truqués. S’exprimant dans un communiqué, l’administration chinoise chargée de la surveillance de la qualité s’est déclarée pour sa part  « très préoccupée » par la situation, appelant le constructeur à résoudre le problème le plus rapidement possible, faute de quoi des sanctions pourraient être prises à son encontre.

Rappelons toutefois, que si la Chine constitue le premier marché automobile mondial, les voitures individuelles à moteur diesel ne représentent qu’un faible pourcentage des véhicules en circulation. Le rappel ne concerne que des véhicules diesel importés sur le territoire chinois, principalement des Tiguan.

Mais au delà de ces rappels, la position de VW en Chine pourrait être affaiblie par les pertes financières engendrées par le scandale. En effet, Volkswagen réalise son business en Chine au travers de deux coentreprises, l’une avec SAIC, société de Shanghai et avec FAW de Changchun.

Si Volkswagen détient seulement 40 % de la joint-venture avec FAW, après des années de négociations, le gouvernement chinois vient de donner son accord pour que le constructeur augmente ses parts à hauteur de la limite légale de 50 %. Mais pour ce faire, Volkswagen a besoin d’acheter les actions de son partenaire FAW.

« Nous parlons ici de milliards » déclare ainsi FAW, ajoutant : « à la lumière des amendes élevées attendues pour sa tricherie d’émission , reste à savoir si Volkswagen peut réunir une telle somme aussi facilement qu’il le pouvait auparavant ».

Si de prime abord, il ne semble pas essentiel pour VW de détenir 10 % de plus au sein d’une joint venture qui fonctionne bien depuis près d’un quart de siècle, reste que FAW est détenue par le gouvernement central chinois.

Or, si VW commence à revenir sur l’accord FAW, ou surgissent quelques craintes qu’il ne puisse financer une telle transaction, le constructeur pourrait perdre beaucoup de « bons amis » à Pékin, et notamment ceux qui ont pu influer la décision.

La Chine est le plus grand, le plus rentable et le plus prometteur marché de Volkswagen, et de loin. Confronté à nombre de problèmes actuellement, le constructeur ne peut se permettre aujourd’hui d’en affronter un nouveau de taille dans l’Empire du Milieu.

Sources : dailykanban

Elisabeth Studer – 18 octobre 2015 – www.leblogfinance.com


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