Vivendi s'offre Editis et délaisse Universal Music

Vivendi a annoncé lundi 30 juillet un virage stratégique avec l’acquisition d’Editis à l’espagnol Grupo Planeta et un désengagement partiel de la maison de disque Universal Music Group (UMG). Le groupe de médias et de divertissement, en difficulté dans son développement dans les télécoms en Italie, précise dans un communiqué que le rachat d’Editis, pour une valeur d’entreprise de 900 millions d’euros, lui permettrait d’explorer avec Grupo Planeta de nouvelles opportunités dans l’édition.

« L’acquisition d’Editis constituerait une nouvelle étape majeure dans la construction d’un groupe intégré centré sur les médias, les contenus et la communication », précise Vivendi dans un communiqué. Editis, qui compte plus de 50 maisons d’édition, dont Nathan, Bordas, Robert Laffont, Presses de la Cité, Julliard, XO, Plon, Perrin, Pocket, Belfond et Le Cherche Midi, a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires d’environ 750 millions d’euros et un bénéfice opérationnel récurrent d’environ 60 millions.

Du cash notamment pour racheter des actions

Vivendi, qui compte sur UMG comme machine à cash, annonce parallèlement un projet de cession de jusqu’à 50% du capital de la maison de disque à un ou plusieurs partenaires stratégiques. Le groupe, qui avait annoncé mi-mai le lancement d’études en vue d’une éventuelle évolution du capital d’UMG, précise qu’il exclut une introduction en Bourse « à cause de sa complexité ». 

Cette opération devrait être lancée cet automne et pourrait s’étaler sur 18 mois et Vivendi retiendra prochainement des banques pour procéder à cette recherche de partenaires stratégiques, ajoute le groupe. « Le cash issu de cette cession pourrait être utilisé pour un programme de rachat d’actions conséquent et une réduction de capital », précise aussi Vivendi dans sa présentation. Vivendi ajoute qu’il définira « un prix de réserve » minimum pour l’entrée de partenaires au capital d’UMG. En Italie, le groupe de Vincent Bolloré, principal actionnaire de Telecom Italia, s’est dit la semaine dernière « très préoccupé » par la situation de l’opérateur télécoms italien depuis que le fonds activiste Elliott a pris le contrôle de son conseil.

Dans sa présentation des résultats semestriels, Vivendi fait état d’une dépréciation de 512 millions d’euros, dans le cadre des ajustements dans la valeur du portefeuille d’actifs cotés. Vivendi invoque notamment le risque d’exécution du plan industriel 2018-2020 « eu égard au moindre pouvoir de Vivendi dans la prise de décisions financières et opérationnelles de TI ».

Dans l’ensemble, Vivendi se dit confiant pour ses perspectives du second semestre 2018, en particulier chez Canal+ dont il confirme l’objectif d’Ebita avant charges de restructuration pouvant atteindre près de 450 millions d’euros sur l’année. Au premier semestre, le groupe a dégagé un bénéfice opérationnel ajusté (Ebita) en hausse de 31,6% en données organiques au premier semestre à 542 millions d’euros, soit plus que les 513 millions d’euros attendus par le consensus réalisé pour Reuters par Inquiry Financial.

Vivendi a également réalisé un chiffre d’affaires semestriel en progression de 4,0% à 6,463 milliards, proche des 6,474 milliards attendus, notamment grâce à un bond de 34,3% du revenus de la musique en streaming et par abonnement et d’une hausse de 19% du nombre de ses recrutements bruts d’abonnés individuels à Canal+ en France métropolitaine.

(Avec Reuters)

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