Wall Street démarre fort dans l'attente du dénouement de l'élection présidentielle

La Bourse de New York a ouvert en nette progression jeudi, conservant son élan du début de la semaine, alors que les Etats-Unis espéraient connaître dans la journée le nom de leur prochain président.

L’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), prenait 1,66% à 28.308,67 points vers 15H05 GMT.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, gagnait 2,55% à 11.886,18 points et l’indice élargi S&P 500, le plus représentatif du marché américain, était en hausse de 1,96% à 3.510,87 points.

Wall Street avait déjà fini en forte hausse mercredi, attentive aux résultats d’un scrutin présidentiel ultra-serré entre le président républicain sortant Donald Trump et le démocrate Joe Biden: le Dow Jones avait pris 1,34% et le Nasdaq 3,85%.

A mesure que les votes par correspondance étaient dépouillés dans les derniers Etats-clés, M. Biden était bien positionné pour accéder à la Maison Blanche.

Mais plus que le nom du prochain président américain, les investisseurs accueillaient positivement un probable blocage politique au Congrès où les républicains pourraient garder le contrôle du Sénat et les démocrates restent majoritaires à la Chambre des républicains.

Les marchés sont de plus en plus persuadés « qu’il y aura un Congrès scindé en deux avec une majorité démocrate à la Chambre et une majorité républicaine au Sénat », a souligné Patrick O’Hare de Briefing.com.

Dans un tel scénario, « si c’est le président Trump qui l’emporte, il n’y aura pas de changement défavorable de la politique fiscale. Le marché pense que, si l’ancien vice-président Biden l’emporte, il n’y aura pas non plus de changement défavorable de la politique fiscale. »

Avec un Sénat contrôlé par les républicains, une administration démocrate aurait du mal à faire adopter des hausses d’impôt sur les grandes fortunes et les grandes entreprises ainsi que des taxes plus importantes sur les profits boursiers, comme cela est prévu dans le programme de M. Biden.

Autre sujet que le marché observe avec attention: de nouvelles mesures d’aides pour soutenir entreprises et ménages américains frappés par les conséquences du coronavirus.

Les deux partis n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un texte de compromis avant la présidentielle.

« Le marché estime que tout plan de relance devrait être plus modeste (voire beaucoup plus modeste) que le paquet d’environ 2.000 milliards de dollars envisagé avant l’élection et qu’il est possible qu’il faille attendre jusqu’à 2021 », note M. O’Hare.

Cela se répercutait sur le marché obligataire, où le taux sur les bons du Trésor américain à 10 ans reculait depuis le début de la semaine, signe de l’intérêt des investisseurs pour un actif réputé pour la sûreté de ses rendements.

Confrontés à la possibilité d’une croissance au ralenti, les acteurs du marché se réfugiaient également vers les géants américains du numérique, qui semblent offrir des perspectives plus réjouissantes.

Les titres d’Apple, de Facebook, d’Amazon et d’Alphabet (la maison mère de Google) montaient de 2,5% à 3,5% en début de séance new-yorkaise.

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