Wall Street ouvre en hausse malgré des destructions d’emplois record

La Bourse de New York montait à l’ouverture vendredi malgré un sombre rapport sur l’emploi américain en avril, les investisseurs misant sur le fait que le pire de la crise est passé.

Vers 14H10 GMT, le Dow Jones Industrial Average, son indice vedette, gagnait 1,38% à 24.204,50 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s’appréciait de 0,95% à 9.065,39 points.

L’indice élargi S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, prenait 1,20% à 2.915,71 points.

Wall Street avait déjà fini dans le vert jeudi, se montrant optimiste sur une réouverture progressive de l’économie: le Dow Jones avait gagné 0,89% et le Nasdaq 1,41%.

Vendredi, les acteurs du marché ont peu réagi après l’annonce de la destruction de 20,5 millions d’emplois en avril aux Etats-Unis, un niveau record en si peu de temps.

C’est “plus de deux fois le nombre de pertes d’emplois encaissé pendant la crise financière” de 2007-2009, remarquent les analystes d’Oxford Economics. “Il y a eu plus d’emplois perdus au cours des deux derniers mois que créés au cours de la dernière décennie”, ajoutent-ils.

Le taux de chômage, qui s’affichait à 3,5% en février, a bondi à 14,7%, son niveau le plus haut depuis juin 1940.

“Le marché observe ces données dévastatrices avec l’idée que la situation ne peut désormais que s’améliorer”, estime Patrick O’Hare de Briefing.

Ils sont encouragés en ce sens par plusieurs signaux, comme Uber qui a affirmé que son activité était repartie de l’avant au cours des trois dernières semaines ou bien Ford qui a affirmé que sa production reprendrait le 18 mai aux Etats-Unis.

Aussi le leader mondial de la réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber gagnait 3,98% alors même qu’il a annoncé jeudi soir avoir perdu 2,9 milliards de dollars au premier trimestre en raison de la chute de l’activité en plein coeur de la pandémie.

De plus, “même si les chiffres (sur l’emploi) sont terribles, et ne peuvent pas vraiment traduire l’impact ravageur de la crise sur les salariés américains, le taux de chômage n’est pas aussi fort que craint par certains analystes de Wall Street”, relève JJ Kinahan de TD Ameritrade.

Les indices étaient aussi soutenus vendredi par des déclarations affirmant que les négociateurs chinois et américains s’étaient engagés à mettre en oeuvre leur accord commercial signé en début d’année en dépit de l’épidémie de coronavirus.

Un signal positif alors que les tensions entre les deux premières puissances économiques mondiales semblaient s’être ravivées au cours des derniers jours.

– Rebond de 30% –

Porté par l’espoir d’un rebond de la croissance dans les semaines à venir, le Nasdaq est déjà revenu au-dessus de son niveau en début d’année. Comme le Dow Jones et le S&P 500, il a rebondi de plus de 30% depuis le 23 mars.

Les secteurs qui bénéficieraient d’une reprise de l’économie étaient particulièrement en forme, comme les compagnies aériennes: United Airlines prenait 6,71%, American Airlines 4,61%, Delta 5,19% et JetBlue 6,36%.

Les croisiéristes Royal Carribean Cruises et Norwegian Cruise Line gagnaient respectivement 8,18% et 6,75%.

La chaîne d’hôtellerie Hilton s’appréciait de 2,37% tandis que Hyatt Hotel montait de 3,87%.

La chaîne de magasins Macy’s progressait pour sa part de 4,10% alors même qu’elle a annoncé le report de la publication de ses résultats au 1er juillet en raison des complications liées à la pandémie.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine montait, s’établissant à 0,6561% contre 0,6409% jeudi soir.