Bientôt des lotos entre collègues en afterwork ?

Lundi 6 avril, 82 millions de grilles du Loto compteront une nouvelle case. La Française des jeux (FDJ) a décidé d’épouser la pratique du « jeu collaboratif » en offrant la possibilité d’indiquer le nombre de joueurs participants (de deux à dix).

La peur de voir le détenteur de l’unique ticket gagnant d’une mise collective dissimuler le jackpot ou oublier le précieux sésame dans une poche de manteau devrait ainsi disparaître. Chacun aura son propre reçu.

« C’est l’observation de cette pratique chez nos clients qui nous a amenés à proposer une méthode pratique et sécurisée à ce qu’ils faisaient déjà de manière informelle », explique la PDG de la FDJ, Stéphane Pallez.

C’est d’abord économique: en mutualisant, on mise moins et on augmente ses chances de gain.

Le « jouer ensemble » gagne du terrain

« Mais l’idée de partage donne un sens supplémentaire, au-delà de la seule motivation de l’argent », estime le sociologue spécialiste des jeux Jean-Pierre Martignoni-Hutin. « Les jeux sont souvent présentés comme une activité solitaire, qui peut parfois mener à la solitude. Mais sur le terrain, on observe aussi un vrai « jouer ensemble »: les gens achètent puis rentrent gratter en famille, jouent en entreprise, même dans les casinos il y a souvent des gens autour de la machine… C’est une pratique plus courante qu’on n’imagine. »

Selon une étude commandée par la FDJ et publiée jeudi 2 avril, 21% des Français ont déjà joué au Loto à plusieurs et 8% le font chaque mois. Plus de la moitié d’entre eux (51%) s’y sont mis récemment, depuis deux à cinq ans. On joue essentiellement en famille (42%), entre amis (34%) ou entre collègues (27%), comme Céline, secrétaire de 26 ans.

« Normalement, je ne joue pas. Ce sont des collègues qui ont lancé ça au bureau. C’est marrant: on discute, on se chamaille pour recaser nos chiffres fétiches », sourit-elle.

Renforcer la cohésion au bureau

Une manière de renforcer la cohésion au bureau ludique et bien moins coûteuse qu’un séminaire de six jours en thalassothérapie. Au contraire, ce nouveau loisir peut rapporter gros , comme pour les 25 chauffeurs de bus seine-et-marnais qui se sont partagés cinq millions d’euros en 2011. Avec le risque pour le patron de se retrouver un peu seul, si d’aventure tous les salariés profitaient du jackpot pour partir faire le tour du monde…

Jouer en groupe, autour d’un verre ou en rigolant, et sans la crainte de voir surgir la cupidité humaine rendra aussi le jeu, parfois mal perçu, plus acceptable. Et pourrait attirer de nouveaux clients, espère la FDJ.

(Avec AFP)


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