
(BFM Bourse) – Au lendemain d’un accès de faiblesse (-0,91%) imputable aux interrogations persistantes des opérateurs quant au rythme de normalisation des politiques monétaires, le marché parisien repart brusquement de l’avant, s’adjugeant 1,22% en clôture ce jeudi.
Le CAC se ressaisit et récupère -déjà- ce qu’il a perdu la veille, et même plus, avec un gain de 1,22% en clôture, à 6631,15 points, dans un volume d’échanges plus fourni que lors des séances précédentes (3,5 milliards d’euros). Les investisseurs ont été encouragés par une série d’indicateurs probants publiés dans la matinée, avant d’être confortés par le statu quo sans surprise décidé par la banque d’Angleterre (BoE), aucun des neuf membres du comité monétaire n’ayant voté en faveur d’un relèvement des taux d’intérêt.
Après une ouverture en hausse dans le sillage du nouveau record du Nasdaq la veille à Wall Street, le baromètre du marché parisien a progressivement accru ses gains, aidé par des indicateurs convaincants sur le rythme de la reprise économique. Les États-Unis ont bien enregistré une croissance de 6,4% de leur PIB au premier trimestre en rythme annualisé, un rebond rapide stimulé par les plans de relance massifs qui ont dopé les dépenses de consommation. Les commandes de biens durables sont quant à elles reparties de l’avant, rebondissant après leur première baisse en un an enregistrée le mois précédent. De notre côté de l’Atlantique, le climat des affaires s’est amélioré plus nettement qu’attendu en juin selon l’indice Ifo, les entreprises se montrant à la fois plus positives sur la situation actuelle et plus optimistes pour le second semestre.
“Les marchés actions européens sont en nette hausse dans un contexte d’optimisme entourant la reprise économique”, note Sophie Griffiths, analyste chez Oanda. Et les marchés américains ne sont pas en reste, le S&P et le Nasdaq évoluant à un sommet historique en fin de matinée (+0,5% pour le S&P, +0,7% pour le Dow, +0,9% pour le Nasdaq).
Après une semaine dominée par les retombées du changement de discours de la Fed, le président de la Fed de St Louis ayant évoqué jeudi dernier la possibilité d’un “taper tantrum” dès 2022, les investisseurs font donc fi des interrogations liées au rythme du resserrement monétaire à venir, privilégiant les dynamiques perspectives de reprise.
Le secteur technologique profite du rebond du Nasdaq
Au lendemain de son coup de mou imputable à des dégradations de recommandation, le compartiment du luxe se redresse déjà à Paris, emmenant avec lui le baromètre parisien. L’Oréal domine ainsi le palmarès avec un gain de 2,3%, mettant ainsi un terme à une série (rare) de quatre baisses consécutives. Hermès, Kering et LVMH prennent respectivement 2%, 1,6% et 0,6%. C’est néanmoins le compartiment technologique de la cote qui a accentué la hausse de l’indice phare dans l’après-midi, les meilleures performances du jour étant pour Capgemini (+2,7%), Worldline (+2,6%) et Dassault Systèmes (+2,5%), derrière Société Générale (+3,1%) et ArcelorMittal (+2,8%, ce qui porte à… +181% sa performance sur un an).
EssilorLuxottica poursuit sur sa lancée de la veille avec une nouvelle avance de 1,6%, aidé par plusieurs rehaussements d’objectifs. Seules baisses de l’indice phare, Orange (-0,4%) souffre de son caractère défensif au sein d’un marché favorisant les valeurs cycliques, tandis qu’URW (-0,4%) subit quelques prises de bénéfices après son récent rebond.
Sur le reste de la cote, les investisseurs reviennent sur des dossiers compliqués, comme en témoignent les nettes hausses d’Europcar (+12,9%) et Solutions 30 (+6,5%). McPhy prend également 6,6%, tandis que le spécialiste des véhicules autonomes Navya profite (+3,1%) de l’annonce d’une collaboration avec Orange dans le déploiement et l’utilisation de la 5G pour faciliter la mobilité.
Les cours pétroliers évoluent peu ce jeudi à la mi-journée après avoir touché de nouveaux sommets annuels au cours des dernières séances. Le baril de Brent est stable autour de 75,20 dollars par rapport à la veille, tout comme celui de WTI qui se traite à environ 73 dollars. Sur le Forex, la parité eurodollar est également quasiment inchangée (+0,03% à 1,1931 dollar).
Quentin Soubranne – ©2021 BFM Bourse