Économie mondiale : des perspectives solides mais inégales en 2026

Les perspectives macroéconomiques pour 2026 font apparaître une économie mondiale orientée vers une progression régulière, portée par des moteurs différenciés selon les régions. D’après les projections publiées par Goldman Sachs Research, le produit intérieur brut mondial devrait augmenter de 2,8 % l’an prochain, un rythme supérieur aux anticipations moyennes du consensus, estimées autour de 2,5 %. Cette trajectoire repose sur une combinaison de facteurs budgétaires, commerciaux et financiers, dans un environnement marqué par une normalisation progressive de l’inflation et des politiques monétaires.

Les États-Unis apparaissent comme l’un des principaux contributeurs à cette dynamique. La croissance américaine est attendue à 2,6 % en 2026, en accélération par rapport à 2025 et nettement au-dessus des prévisions agrégées du marché. Plusieurs éléments expliquent cet écart. Les mesures de soutien budgétaire, notamment sous la forme de baisses d’impôts, devraient se traduire par un surcroît de revenus disponibles pour les ménages. Les économistes estiment que ces dispositifs pourraient injecter environ 100 milliards de dollars supplémentaires dans l’économie au cours du premier semestre, soit près de 0,4 % du revenu disponible annuel.

Prévisions de croissance du PIB réel

Zone / PaysCroissance 2025Croissance 2026Consensus 2026
Monde2,8 %2,8 %2,5 %
États-Unis2,1 %2,6 %2,0 %
Zone euro1,5 %1,3 %1,1 %
Allemagne0,3 %1,1 %1,0 %
France0,9 %1,2 %0,9 %
Espagne2,9 %2,4 %2,2 %
Chine5,0 %4,8 %4,5 %
Japon1,2 %0,8 %0,7 %
Royaume-Uni1,4 %0,9 %1,1 %

À cet effet budgétaire s’ajoutent des conditions financières jugées plus accommodantes et un allègement de l’impact négatif lié aux droits de douane. La contribution combinée de ces facteurs devrait être concentrée en début d’année, ce qui laisse anticiper une croissance trimestrielle particulièrement marquée sur la première moitié de 2026. Par ailleurs, la reprise d’activité consécutive à l’interruption temporaire des services fédéraux intervenue précédemment devrait également jouer un rôle de soutien ponctuel.

Cette amélioration de l’activité ne se reflète pas de manière équivalente sur le marché du travail. Dans l’ensemble des économies avancées, la progression de l’emploi demeure inférieure aux niveaux observés avant la pandémie. Le ralentissement des flux migratoires, et par conséquent de la croissance de la population active, constitue un facteur explicatif majeur de ce décalage. Aux États-Unis, cette divergence est particulièrement visible, certains indicateurs suggérant une stagnation, voire un recul temporaire des créations nettes d’emplois sur certaines périodes récentes.

Les avancées liées à l’intelligence artificielle n’ont, pour l’instant, qu’un impact limité sur la productivité globale. Les gains observés restent concentrés dans le secteur technologique et ne se diffusent pas encore à grande échelle dans l’ensemble de l’économie. Les analyses anticipent que les effets les plus significatifs sur la productivité agrégée se matérialiseront à un horizon plus lointain.

La situation chinoise présente un profil contrasté. La deuxième économie mondiale devrait enregistrer une croissance de 4,8 % en 2026. Cette performance repose en grande partie sur la solidité de son appareil industriel et sur la compétitivité de ses exportations, qui continuent de progresser malgré un environnement commercial plus contraignant. La capacité des entreprises chinoises à produire des biens à forte valeur ajoutée à des coûts maîtrisés demeure un atout central.

À l’inverse, la demande intérieure reste sous pression. Le secteur immobilier continue de peser sur l’activité, même si la phase la plus marquée de l’ajustement semble désormais passée. Les ventes de logements et les mises en chantier se situent encore très en deçà de leurs niveaux antérieurs, ce qui se traduirait par une contribution négative d’environ 1,5 point de pourcentage à la croissance du PIB en 2026. Cette combinaison d’exportations dynamiques et de consommation domestique atone alimente une hausse continue de l’excédent courant chinois, appelé à représenter près de 1 % du PIB mondial à moyen terme, un niveau inédit par son ampleur.

En zone euro, la croissance devrait atteindre 1,3 % l’an prochain. Ce rythme reste modéré au regard des standards historiques, mais il marque une certaine résilience dans un environnement structurellement contraint. L’économie européenne fait face à plusieurs défis persistants, parmi lesquels le vieillissement démographique, des coûts énergétiques élevés et un cadre réglementaire jugé complexe. Malgré cela, certains moteurs internes apportent un soutien tangible. En Allemagne, l’augmentation des dépenses publiques fédérales devrait stimuler l’investissement et l’activité. Dans le sud de l’Europe, l’Espagne se distingue par une progression soutenue de la consommation réelle et par une diversification de son économie vers des services à plus forte valeur ajoutée.

Sur le front des prix, l’inflation sous-jacente dans les économies développées est attendue en repli vers des niveaux compatibles avec les objectifs des banques centrales. Aux États-Unis, une partie de la persistance inflationniste observée en 2025 est attribuée à la répercussion des droits de douane. Hors cet effet, l’inflation aurait déjà convergé vers des niveaux proches de 2,3 %. Les effets de base devraient accentuer la désinflation à partir du second semestre 2026. La modération récente de la progression des salaires, tant aux États-Unis qu’au Royaume-Uni, renforce cette tendance.

Dans ce cadre, les politiques monétaires devraient évoluer vers une orientation plus accommodante. Les projections tablent sur une poursuite de la baisse des taux directeurs dans plusieurs économies avancées. La Réserve fédérale américaine pourrait réduire son taux de référence de 50 points de base, pour le ramener dans une fourchette de 3 % à 3,25 % en 2026. Des trajectoires similaires sont anticipées au Royaume-Uni et en Norvège, tandis que la Banque centrale européenne devrait maintenir ses taux inchangés, dans un environnement d’inflation stabilisée.

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