Nouvel épisode dans le dossier du projet de fusion entre Holcim et Lafarge.
Alors qu’en fin de semaine dernière, l’homme d’affaires russe Filaret Galtchev, deuxième actionnaire d’Holcim a rejeté le compromis conclu le 20 mars dernier entre les géants du ciment, Wolfgang Reitzle, le président du cimentier suisse, a déclaré mercredi dans un entretien accordé à Bloomberg, que Holcim était ouvert à l’idée qu’Eurocement, détenu par Filaret Galtchev, siège au conseil d’administration de la future entité fusionnée LafargeHolcim,
Wolfgang Reitzle a ainsi estimé que la présence au sein du conseil de Eurocement, deuxième actionnaire d’Holcim dont il détient 10,8% « serait bénéfique », car, selon lui, la société apporterait avec elle « beaucoup d’expertise du secteur du ciment. »
Wolfgang Reitzle a par ailleurs ajouté que le futur directeur général de la nouvelle entité née de la fusion, poste initialement dévolu au directeur général de Lafarge Bruno Lafont, serait nommé d’ici deux semaines.
Il a par ailleurs exclu l’idée de rouvrir les négociations sur le ratio d’échange ou sur le dividende exceptionnel promis aux actionnaires en cas de concrétisation de la fusion.
Une source proche du dossier a quant à elle indiqué que Eurocement jugeait certes intéressante la proposition qui lui était faite de siéger au conseil, mais que cela ne remettait pas en cause son souhait d’obtenir un ratio d’échange plus favorable. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, en France comme en Russie.
Rappelons que le 20 mars dernier, Lafarge et Holcim ont ramené le ratio d’échange à 0,9 action Holcim pour une action Lafarge, au lieu de la parité initialement proposée, aboutissant à une participation par Holcim de près de 56% du futur ensemble, Lafarge prenant quant à lui 44 %, alors que le schéma initial prévoyait un partage de 53 – 47 %.
A cette date, les deux groupes avaient également déclaré que Bruno Lafont, actuel PDG de Lafarge, ne serait finalement pas directeur général de l’entité issue de la fusion – laquelle pourrait devenir le premier cimentier mondial avec plus de 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires – autre revendication des actionnaires d’Holcim.
Lafarge et Holcim en sont pas parvenus à l’heure actuelle à s’entendre sur le nom de la personne qui assurera ces fonctions, fragilisant l’opération, laquelle devrait, normalement, aboutir en juillet.
Sources : Reuters, presse suisse
Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 1 avril 2015