La stratégie crypto de Donald Trump rapporte plus de 620 millions de dollars

Le portefeuille numérique de Donald Trump s’est enrichi à grande vitesse ces derniers mois, avec des recettes dépassant les 620 millions de dollars issues de ses initiatives crypto. Après avoir levé 34 millions de dollars en 2024 grâce aux licences immobilières de la Trump Organization, l’ancien président américain oriente désormais une part significative de ses actifs vers les jetons numériques, une classe d’actifs qui représente aujourd’hui près de 9 % de sa fortune évaluée à 6,9 milliards de dollars.

Le lancement, en septembre 2024, de la plateforme World Liberty Financial (WLF) marque le point d’orgue de ses gains sur le marché. Le président a vendu pour 390 millions de dollars de tokens WLFI, générant l’essentiel de cette manne. Parallèlement, un partenariat conclu entre la filiale MGX et l’échange Binance a permis à la WLF d’engranger 100 millions de dollars supplémentaires, via l’usage de son stablecoin maison, l’USD1.

Au lancement de l’année présidentielle, Donald Trump a franchi un nouveau cap grâce à un meme coin à son effigie. Ce jeton spéculatif, mis en circulation en janvier lors de l’investiture symbolique, a atteint un pic de valorisation qui lui a conféré 150 millions de dollars de profits bruts. Même si son cours actuel reste 88 % sous son sommet historique, cette performance éclaire la volatilité extrême de ce type d’actif, mais aussi son potentiel de valorisation rapide lorsqu’il bénéficie d’un soutien massif des investisseurs.

Depuis 2022, la vente de collections de jetons non fongibles (NFT) a également contribué au portefeuille crypto de l’ex-responsable de la Maison-Blanche. Les transactions portant sur plusieurs séries de ces œuvres numériques ont rapporté 7 millions de dollars, confirmant l’attrait des collectionneurs pour des pièces à connotation politique et culturelle.

Les perspectives pour 2025 renforcent l’importance de ces choix stratégiques. À ce jour, l’offre totale d’USD1 atteint une capitalisation de 2,2 milliards de dollars. Selon les estimations de Bloomberg, cette réserve pourrait générer environ 100 millions de dollars de revenus supplémentaires d’ici la fin de l’année. De plus, la dynastie Trump détient 20 % du capital d’American Bitcoin, une entreprise de minage qui a levé 220 millions de dollars pour moderniser ses fermes de serveurs dédiés à la validation des blocs Bitcoin. L’objectif affiché est d’atteindre un seuil de rentabilité élevé à brève échéance.

Les connexions familiales et officielles de Donald Trump dans le domaine crypto soulèvent toutefois des interrogations sur des conflits d’intérêts potentiels. Un projet de règlementation des stablecoins, attendu avant la fin août, pourrait inclure des dispositions favorisant l’émission et la circulation de l’USD1, tout en renforçant le contrôle réglementaire de cette nouvelle devise numérique. Le sénateur Adam Schiff a présenté un texte de loi, baptisé « COIN », visant à interdire aux occupants de la présidence et à leurs proches tout rôle direct dans le lancement et la promotion d’actifs numériques (meme coins, NFT, stablecoins) pendant leur mandat et jusqu’à deux ans après. Cette initiative législative entend modifier la loi de 1978 sur l’éthique gouvernementale pour encadrer strictement les activités financières liées aux cryptomonnaies.

La proposition de loi « COIN » prévoit une période d’inéligibilité de 180 jours avant l’entrée en fonction du président et une interdiction de deux ans après la fin de ses fonctions pour toute émission ou promotion d’actifs numériques. Selon Lisa Blunt Rochester, sénatrice à l’origine de la prise de parole sur ce sujet, l’objectif est de préserver l’intégrité institutionnelle face aux enjeux économiques et technologiques liés aux monnaies virtuelles, dont l’usage s’étend désormais au plus haut niveau des responsabilités publiques.

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