Le Livret d’épargne LDDS se livre-t-il au greenwashing ?

Insuffisamment écologique, le Livret de développement durable et solidaire ? Dans un récent rapport, la Caisse des Dépôts, qui gère 60 % des fonds déposés dans les LDDS, s’efforce, preuves à l’appui, de prouver le contraire.

Le LDDS, abréviation de « Livret de développement durable et solidaire », héritier du Codevi et cousin du Livret A, partage notamment son taux d’intérêt (actuellement de 3 %, probablement plus élevé à partir du 1er août prochain). Au fil des années, il est devenu le membre le plus « progressiste » de la famille des produits d’épargne réglementée. Toutefois, ses détracteurs le considèrent davantage comme une caution verte et solidaire, remettant en question la véracité de ses vertus et critiquant globalement son empreinte carbone.

On peut les comprendre. Par exemple, il a fallu près de trois ans pour que les décrets permettant aux détenteurs de LDDS de faire don de tout ou partie de leurs intérêts annuels à une entreprise de l’économie sociale et solidaire soient enfin publiés.

Un euro collecté équivaut-il à un euro pour la transition écologique ?

Du côté du développement durable également, l’intérêt du LDDS ne saute pas immédiatement aux yeux. Pourtant, depuis 2017, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), qui gère 60 % des fonds du LDDS au sein du Fonds d’épargne, s’est engagée à ce que chaque euro collecté et centralisé corresponde à un euro investi dans la transition écologique et énergétique (TEE).

Dans son rapport 2022, le Fonds d’Épargne, bras financier de l’État, s’emploie à démontrer que cet engagement est respecté. « En 2022, cet engagement est largement respecté, avec près de 7,84 milliards d’euros investis dans des emplois verts (incluant prêts et obligations vertes) au cours de la période, pour une collecte LDDS centralisée de 3,75 milliards d’euros. Sur l’ensemble de la période allant de 2017 à 2022, le montant des emplois verts atteint 29,73 milliards d’euros, pour une collecte LDDS centralisée de 18,19 milliards d’euros. »

7 euros sur 10 pour la rénovation thermique des logements sociaux

Comment se répartissent ces 7,84 milliards d’euros d’emplois verts en 2022 ? La CDC fournit également le détail. 5,64 milliards d’euros (soit 72 % du total) ont été alloués à des « prêts verts », dont la grande majorité (5,25 milliards d’euros) a été utilisée pour le logement social (réhabilitation thermique des logements sociaux, construction de logements sociaux répondant à des normes thermiques plus strictes que celles en vigueur, grâce à un label environnemental tel que HQE…). Le reste, soit 385 millions d’euros, a été prêté aux collectivités locales sous la forme de Prêts relance verte, d’Aquaprêts ou pour la réhabilitation thermiques des établissements publics…

Reste 2,2 milliards d’euros, placés sur des « green bonds », des obligations émises par des entreprises ou les pouvoirs publics et fléchées vers le financement de projets contribuant à la transition écologique.

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