Depuis l’instauration de l’abattement de 10 % en 1978, l’ensemble des pensions de retraite, de réversion, d’invalidité et de rentes alimentaires voit automatiquement sa base imposable diminuer d’un dixième du montant brut déclaré. À titre d’illustration, un retraité percevant 30 000 € de pension bénéficiera d’une déduction de 3 000 €, ramenant la somme soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu à 27 000 €. Ce dispositif s’applique directement lors du calcul de l’impôt, sans démarche particulière de la part du contribuable, et vise à compenser les charges spécifiques souvent supportées par les personnes âgées.
En complément, l’article 157 du Code général des impôts prévoit un abattement forfaitaire supplémentaire pour les contribuables ayant atteint l’âge de 65 ans au 1ᵉʳ janvier de l’année d’imposition. Les seuils de revenu net global ouvrant droit à cette déduction ont été revalorisés de 1,8 % dans le cadre de la loi de finances pour 2025, élargissant ainsi le nombre de pensionnés concernés et augmentant les économies fiscales potentielles.
Seuils et montant de l’abattement additionnel
Revenu net global ≤ 17 510 € (vs 17 200 € en 2024) : abattement de 2 795 €.
Revenu net global compris entre 17 510 € et 28 170 € : abattement de 1 398 €.
Revenu net global > 28 170 € : aucune déduction spécifique.
L’ensemble des revenus du foyer fiscal est pris en compte pour déterminer l’éligibilité. Lorsqu’un seul membre du couple a atteint l’âge requis, le foyer peut déjà appliquer l’abattement. Si les deux époux sont âgés de 65 ans et plus, les montants sont doublés : 5 590 € pour le premier palier et 2 796 € pour le second.
Impact sur le calcul de l’impôt
Pour un couple de retraités percevant 28 000 € de pensions nettes, le mécanisme se déroule en deux temps. Premièrement, l’abattement général de 10 % s’applique, réduisant la base imposable à 25 200 €. Deuxièmement, l’abattement âgé apporte une déduction complémentaire de 2 796 € (montant doublé si les deux conjoints ont plus de 65 ans), aboutissant à une base finale de 22 404 €. Les contribuables bénéficient donc d’une déduction totale de 5 596 €, ce qui peut représenter une économie d’impôt significative, notamment pour les tranches supérieures du barème.
Modalités de déclaration
Les abattements sont automatiquement pris en compte par l’administration fiscale lors de l’enregistrement des déclarations de revenus. Les retraités n’ont aucune case spécifique à remplir pour l’abattement de 10 %. Pour le second dispositif, il suffit de cocher la case relative aux « personnes âgées de plus de 65 ans » sur le formulaire 2042, rubrique « Abattements spécifiques ». Les logiciels de déclaration en ligne intègrent également ces cases et réalisent instantanément le calcul. En cas de contrôle, il est conseillé de conserver une copie de la carte d’identité ou du passeport justifiant de la date de naissance de chaque membre du foyer.
La majoration de 1,8 % des plafonds témoigne d’un ajustement aux évolutions indiciaires, suivant l’inflation constatée sur l’année écoulée. Cette mesure a un double effet : elle améliore le pouvoir d’achat des retraités modestes et modère par ricochet l’assiette fiscale globale. Les retraités dont les revenus se situent autour des seuils bénéficient d’un surcroît de pouvoir d’achat sans effort de formalité, ce qui peut influer positivement sur leur consommation et, par conséquent, sur la dynamique économique locale.
Au total, l’articulation de ces deux abattements offre aux 17 millions de retraités français une réduction tangible de leur charge fiscale en 2025. Ce dispositif, aujourd’hui méconnu de certains contribuables, mérite d’être souligné lors de la préparation des déclarations de revenus, afin de maximiser les économies permises par la législation en vigueur.