Paiement en plusieurs fois: quels sont les dangers?

Pratique pour certains particuliers, le paiement en plusieurs fois (ou paiement fractionné) peut s’avérer dangereux pour d’autres.

Donnant la possibilité de payer en plusieurs fois, souvent en trois ou quatre fois, le paiement fractionné est de plus en plus utilisé en France. D’après le dernier Baromètre OpinionWay – Floa en date sur « Les Français et l’évolution des moyens de paiement » (publié en juin 2021), les Français étaient près d’un tiers à avoir eu recours de manière récente au paiement en plusieurs fois. En effet, 31% des personnes interrogées en avril de cette même année disaient alors avoir réalisé un paiement fractionné au cours des douze derniers mois, contre 25% un an auparavant.

Pourquoi le paiement en plusieurs fois peut-il poser problème?

Prisé selon le Baromètre par 79% des utilisateurs qui déclarent envisager de payer à nouveau en plusieurs fois dans les prochains mois, le paiement fractionné peut servir à mieux gérer son budget. Cet outil permet à certains consommateurs d’étaler leurs paiements et de se donner un peu d’air au niveau de leur trésorerie. Problème, tous les particuliers ne sont pas forcément capables de maîtriser leurs dépenses, et la démocratisation du paiement en plusieurs fois peut parfois les inciter à surconsommer.

Annonçant 5 millions de clients français chaque année, Oney propose par exemple de payer en plusieurs fois sur plus de 13.000 sites d’e-commerces et magasins partenaires appartenant à des secteurs très différents (dont plusieurs grandes enseignes), et pour des achats pouvant aller jusqu’à 3.000 euros. Certaines enseignes permettent parfois même de faire des paiements en plusieurs fois de plus de 10.000 euros. En ces temps d’inflation record, il existe un risque de voir des personnes surconsommer sans en avoir les moyens et sans penser aux intérêts et aux conséquences financières.

Le paiement fractionné, un crédit à la consommation qui ne dit pas son nom?

Prévoyant parfois des frais, le paiement fractionné peut être assimilé à un mini-crédit instantané. Cependant, il n’est pas considéré par la législation française comme un crédit à la consommation, car, à l’inverse de ce dernier, il dure en principe moins de trois mois. Alors que la loi stipule que l’octroi d’un crédit à la consommation doit obligatoirement être accompagné d’une vérification de la solvabilité de l’emprunteur, ce n’est pas le cas lors d’un paiement en plusieurs fois.

Un recours démesuré au paiement fractionné par le particulier peut donc provoquer des situations de surendettement, face auxquelles l’organisme de crédit a le droit de demander l’intervention d’un huissier, et même la saisie d’un bien immobilier. Pour éviter d’en arriver là, le paiement en plusieurs fois est amené à être encadré par l’Union européenne dans les prochains mois. Actuellement en discussion, l’adoption d’une directive européenne sur la question est espérée par ses instigateurs à la rentrée.