Les pays africains – durement touchés par la baisse de leur manne pétrolière – s’organisent pour y faire face. C’est ainsi que les gouvernements des différentes contrées productrices de pétrole du continent africain ont appelé vendredi à Abidjan à une baisse globale de la production de l’or noir. Objectif : tenter de stabiliser les cours sur le marché mondial.
A la suite de deux jours de réunion, les ministres des 18 pays membres de l’Association des producteurs du pétrole africain (APPA) ont dans une déclaration finale soutenu la création d’une plate-forme dans le but de réduire la production pétrolière et de stabiliser le marché pétrolier. Précisons à cet égard que créée en 1987 en Angola, l’Association compte parmi ses membre les pays détenteurs de la quasi-totalité des réserves et de la production de pétrole et de gaz du continent.
Exprimant sa « profonde préoccupation » face à la chute des cours du pétrole brut, l’APPA a exhorté les pays membres à adhérer à cette initiative. Laquelle a été initialisée par l’Angola et l’Algérie, respectivement deuxième et troisième producteur de pétrole en Afrique derrière le Nigeria.
Car au delà, de la chute des recettes pétrolières, les différents gouvernements – et tout particulièrement la Côte d’Ivoire – redoutent que la mise à mal de l’économie respective conduise à des crises sociales, la manne pétrolière leur permettant en effet d’asseoir leur pouvoir politique interne.
Le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mashala Saïd, qui assure à l’heure actuelle la présidence de l »Association des producteurs du pétrole africain – estime quant à lui que les prix actuels sont injustes. Il a par ailleurs indiqué que l’APPA allait informer l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Venezuela et la Russie, des effets négatifs de la dégringolade des cours sur les économies.
Rappelons que depuis juin 2014, les prix du brut ont perdu environ 60% de leur valeur sur le marché mondial. Une baisse vertigineuse consécutive à une offre pléthorique assortie d’une baisse de la demande mondiale.
La décision prise par l’Opep le 27 novembre 2014 en faveur d’un maintien du plafond de production aura également quelque peu assombri la situation des pays producteurs.
Sources : AFP, El Watan
Elisabeth Studer – 07 avril 2015 – www.leblogfinance.com
