Taxis volants, véhicules autonomes… Comment miser sur le futur du transport urbain

UBS estime que le développement des modes de transport innovants dans les villes va créer des opportunités représentant des milliers de milliards de dollars. L’établissement helvétique livre également quelques pistes d’actions bien positionnées pour tirer parti de cette tendance.

C’est l’une de ces grandes mégatendances qui va transformer l’économie mondiale : l’urbanisation à la vitesse grand V. Selon l’Organisation des nations unies (ONU) près de 70% de la population mondiale vivra dans des métropoles en 2050, contre 55% en 2018.

Cet essor va logiquement provoquer une envolée des besoins de transport inter et intra-urbain, avec à la clef « de nombreuses opportunités d’investissement », souligne UBS dans une récente étude très détaillée sur le sujet. Pour la banque suisse, ces opportunités se chiffrent en milliers de milliards de dollars, et prennent de multiples formes.

Des robotaxis qui changeraient totalement la donne

Le développement des véhicules électriques à batteries constitue un exemple criant. La banque suisse estime que le marché mondial pourrait dépasser les 1.000 milliards de dollars en 2026 contre une évaluation comprise entre 100 et 200 milliards de dollars pour 2021. Le marché des services de VTC de son côté passerait de 186 milliards de dollars à 545 milliards sur la même période.

Plus original, UBS estime que les « eVTOL » (electric vertical take-off and landing »), c’est-à-dire les aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux, surnommés « taxis volants », pourraient représenter un marché de 136 millions de dollars en 2026, tandis que celui des scooters électriques s’élèverait à 1,6 milliard à la même date, contre environ 700 millions l’an passé.

L’essor des véhicules autonomes ou « robotaxis » pourrait de son côté constituer un « pool » de revenus de plus de 2.000 milliards de dollars d’ici à 2030, selon la banque suisse. Dans son scénario de référence, UBS estime d’ailleurs que ces automobiles intelligentes pourraient complètement bouleverser les habitudes de transport urbain. D’ici à 2040, les « robotaxis » représenteraient 30% des déplacements intra-urbains, selon ses projections. Ce qui provoquerait une forte baisse de l’usage des véhicules personnels, qui ne constitueraient alors plus que 7% des voyages intra-urbains en 2040 contre 32% en 2020.

Airbus pour jouer les « taxis volants »

L’ensemble de ces modes de transport innovants seraient favorisés par de nombreux besoins sous-jacents, dont la décarbonation, la réduction de la pollution ou encore la nécessité de décongestionner le transport urbain. A l’inverse, plusieurs incertitudes risquent de constituer des freins à leur essor, notamment l’évolution du coût et de la régulation, reconnaît la banque suisse.

L’acceptabilité de la part des usagers constitue une autre inconnue. Sur ce dernier point, UBS a mené un sondage auprès de 6.000 personnes et a constaté que les participants montraient un attrait certes encore limité mais grandissant pour les moyens de transport les plus innovants, tels que les taxis volants ou les voitures autonomes. Par exemple, près de 20% d’entre eux sont prêts à monter à bord d’un taxi volant contre moins de 15% lors d’un sondage similaire réalisé par la banque suisse l’an dernier.

Pour les investisseurs désirant surfer sur l’essor de ces nouvelles tendances, UBS a sélectionné plusieurs valeurs par grande thématique. Pour les VTC, la banque préfère pour l’heure Uber et le chinois Baidu à Lyft. Dans l’automobile, la banque suisse recommande sans surprise Tesla mais aussi Mercedes, Porsche, Ferrari ainsi que les groupes de technologies spécialisés dans les composants électroniques équipant les véhicules, tels que l’allemand Infineon, l’américain Nvidia et le japonais Renesas.

Pour les « taxis volants », la banque suisse porte son choix sur Airbus qui travaille actuellement sur son CityAirbus NextGen, un prototype qu’il espère pouvoir certifier en 2025. S’ils n’ont pas les faveurs d’UBS, le japonais Honda et le coréen Hyundai Motor se sont eux aussi récemment attaqués à ce marché.

La banque suisse énumère plusieurs groupes permettant de miser sur la croissance des scooters électriques et plus largement des deux roues, dont la production devrait croître de 7,5% par an en moyenne entre 2021 et 2026, selon UBS. L’établissement cite les indiens TVS Motor, Mahindra & Mahindra, le japonais Suzuki, l’américain Polaris, et le chinois Yadea. Pour info, la banque n’a qu’un avis « neutre » sur Harley Davidson, la marque la plus célèbre du monde de la moto.