Après dix-neuf années d’activité en plein cœur de Niort, rue Saint-Jean, le salon Signature by Rémy a baissé définitivement le rideau le 29 juillet 2025. Son fondateur, Rémy Gaudriller-Hombecq, 56 ans, a opté pour une liquidation judiciaire directe, malgré un bilan comptable positif en 2024. L’entrepreneur a jugé inutile tout redressement : l’accumulation de dettes fiscales et sociales, aggravée par la hausse des coûts fixes de ces deux dernières années, a vidé sa trésorerie.
L’âge d’or des ouvertures de luxe est révolu pour ce professionnel : les recettes encaissées en début de semaine étaient aussitôt ponctionnées pour régler les échéances fournisseurs, les cotisations salariales et les versements trimestriels de TVA. À chaque prélèvement impayé, la banque et l’administration fiscale additionnaient des pénalités, creusant un endettement que ni une ligne de crédit ni un échelonnement modeste ne pouvaient absorber. Un échéancier maximal de onze mois sur un reliquat de 10 000 € ne laissait qu’une marge d’environ 900 € par mois après le paiement des taxes courantes, insuffisante pour remettre l’entreprise à flots.
Malgré un carnet de rendez-vous bien rempli et une clientèle fidèle, le dirigeant a constaté que l’encaissement ne se traduisait pas en liquidités disponibles. Les chiffres positifs du compte de résultat cachaient une réalité de trésorerie disparate : l’exigence de trésorerie instantanée, notamment pour la TVA, privait le salon de la flexibilité indispensable à toute croissance. Face au refus de la banque d’ouvrir de nouveaux crédits pour solder l’arriéré fiscal, la solution a été radicale : mettre un terme à la structure juridique.
La question de l’équipe a fait partie des priorités lors de la procédure : la salariée en place a retrouvé un emploi dans le centre-ville de Niort, et la succession sera annoncée à sa clientèle dès que son nouveau poste sera confirmé. L’apprentie du salon bénéficiera également d’un accompagnement pour poursuivre sa formation.
Pour Rémy Gaudriller-Hombecq, l’engagement ne s’efface pas : il envisage de rebondir comme coiffeur salarié, toujours dans le centre-ville, afin de bénéficier d’un revenu régulier et d’une organisation de travail plus structurée. À plus long terme, il n’exclut pas de passer sous le régime de l’autoentrepreneur, tout en déléguant la gestion administrative à un tiers spécialisé.
La motivation principale reste la recherche d’une tranquillité d’esprit : un salaire fixe, des heures de travail maîtrisées et l’absence de responsabilités administratives quotidiennes. Cette orientation marque un retour aux fondamentaux du métier, avec l’objectif de se concentrer uniquement sur l’expertise capillaire, sans subir la pression permanente liée à la gestion d’un établissement.