Wall Street: Le meilleur semestre pour le Dow Jones depuis 1999

Les futures sur le Dow gagnaient du terrain pendant la nuit et ce jusqu’à 9h du matin. Ensuite, ils se sont orientés à la baisse.Ils reculaient jusqu’à l’ouverture du marché américain. Les indices, eux, poursuivaient la direction des contrats à terme au début de cotation. Après avoir atteint 14 884 points vers 16h, le Dow et les autres indices ont commencé à rebondir. Entre 17h15 et la fin de la séance ils fluctuaient sans direction claire. Mais pendant les trente dernières minutes de cotation les indices ont fortement reculé, terminant proches de leurs plus bas de la séance.  Au final, le Dow Jones a terminé en repli de 114,50 points ou 0,76% à 14 909,99 points. Parmi les plus grands gagnants de l’indice figurent Home Depot (+1,57%), Intel (+0,75%) et Hewlett-Packard (+0,12%). Les plus grands perdants ont été IBM (-2,36%), DuPont (-2%) et Merck (-1,76%).

Le S&P500 a cédé 6,96 points ou 0,43% à 1 606,24 points. Le Nasdaq a bondi de 1,38 point ou 0,04% à 3 403,25 points. Le Russell 2 000 a avancé de 0,19%.

Pendant la nuit les futures ont été soutenus par l’actualité macroéconomique encourageante au Japon. La production industrielle et les ventes de détail le mois dernier sont ressorties bien au-dessus des attentes dans le pays. Au début de cotation les indices ont fortement reculé suite aux propos du gouverneur de la Fed, Jeremy Stein. Il a souligné que la réunion du FOMC en septembre peut être le bon moment pour la Fed d’envisager le ralentissement du rythme de rachats d’actifs. Par ailleurs, il a indiqué que la Fed devrait examiner l’amélioration des conditions économiques aux États-Unis depuis le début de ce programme sans attribuer de poids trop important à l’évolution récente de l’économie américaine. Pourtant, jeudi plusieurs responsables de la Réserve Fédérale avaient souligné qu’il n’y a pas de date prédéterminée de fin de QE et que l’évolution de ce programme dépend des données macroéconomiques actuelles. Logiquement, les investisseurs se sont de nouveau sentis inquiets suite aux propos contradictoires de Jeremey Stein. Plus tard, un autre responsable de la Fed s’est exprimé. Le président de la Fed de Richmond, Jeffrey Lacker, qui a voté contre la dernière décision de la Réserve Fédérale de poursuivre QE, trouve que le retour de la volatilité sur les marchés ne devrait pas avoir d’impact sur la modeste reprise de l’économie américaine. Selon lui, cette volatilité n’est pas surprenante car les investisseurs ont dû réévaluer leur approche face à la politique monétaire de la Fed qui va bientôt être modifiée.

Dans ce contexte les opérateurs ont été prudents et indécis, à en juger par la performance du marché d’actions. 55% des actions listées à NYSE ont terminé dans le vert tandis que 43% ont cédé du terrain. Les secteurs ont terminé en ordre dispersé, affichant des performances médiocres. En effet, aucun secteur n’a clôturé en hausse/baisse supérieure à 1%. Les techs, le secteur de services aux collectivités, celui de produits de grande consommation et celui de l’énergie ont bondi. Les industriels et le secteur financier ont été les plus grands perdants. Le renforcement du dollar par rapport à l’euro a contribué à la faiblesse de certains secteurs, notamment celui d’industriels et d’équipementiers. Les obligations d’état américain ont également terminé mixtes : alors que celles à cinq, sept et dix ans ont reculé, celles à plus courte maturité et celles à trente ans ont progressé.

L’actualité macroéconomique

L’indice du sentiment des consommateurs américains mesuré par l’Université du Michigan et Reuters est ressorti à 84,1 points pour le mois de juin 2013 contre un consensus de 83 points et le niveau de 82,7 points estimé initialement. En mai il s’est situé à 84,5 points.

L’indice manufacturier PMI de Chicago a atteint 51,6 points pour le mois de juin 2013 contre les attentes de 55 points et un niveau de 58,7 points en mai.

Les entreprises à la loupe

BlackBerry (Research in Motion) a chuté de 27,76% ce vendredi suite à l’annonce de ses résultats trimestriels. La perte par action des opérations poursuivies du groupe canadien est ressortie à $0,13 contre le consensus de -$0,07. Sa perte nette par action a été de $0,16 contre $0,99 il y a un an. Son résultat opérationnel est donc ressorti négatif de $169 millions après $635 millions il y a un an. Son chiffre d’affaires a augmenté de 26% en glissement annuel à $3,07 milliards tandis que les analystes tablaient sur $3,38 milliards. Au premier trimestre le groupe a livré 6,8 millions de smartphones, en hausse de 13% par rapport au trimestre précédent.

Nike a gagné 2,18% aujourd’hui après avoir dévoilé ses résultats trimestriels. Son bénéfice par action s’est établi à $0,76 contre les attentes de $0,75 après $0,60 il y a un an. Son chiffre d’affaires a grimpé de 7% en glissement annuel à $6,7 milliards tandis que le marché s’attendait à $6,6 milliards. Sa marge brute est passée de 42,8% à 43,9%.

Accenture (-10,3%) a terminé en forte baisse ce vendredi suite à la publication de ses résultats trimestriels. Le bénéfice ajusté par action du géant de consulting s’est élevé à $1,14 contre les anticipations de $1,13. Son BPA net a été de $1,21 après $1,03 il y a un an. Son chiffre d’affaires a crû de 1% en glissement annuel à $7,2 milliards alors que les analystes prévoyaient $7,42 milliards. Les nouvelles commandes totalisent $8,3 milliards. Le groupe a revu à la baisse sa prévision de croissance de chiffre d’affaires cette année, estimant qu’elle sera compris entre 3% et 4% contre la fourchette antérieure allant de +5% à 8%. Le BPA annuel est attendu entre $4,90 et $4,94 contre la prévision précédente allant de $4,89 et $4,97.

Molycorp s’est envolé de 9,63% car le spécialiste de terres rares a déclaré que la SEC ne recommande aucune action en justice à l’encontre du groupe suite à l’investigation des documents publiés par Molycorp à la destination des investisseurs.

Les compagnies aurifères, telles que Newmont Mining (+8,19%), Barrick Gold (+5,92%) et GoldCorp (+8,51%), ont affiché de belles hausses ce vendredi, soutenus par un rebond du prix du métal jaune. Cette nuit l’or a franchi à la baisse la barre de $1 200 l’once, rebondissant fortement par la suite. Le trimestre écoulé a été catastrophique pour cette matière qui a plongé de 24%, enregistrant ainsi sa pire performance trimestrielle depuis 1930.